La Cochinchine-Cambodge comprend le territoire de la Cochinchine, à l’exception des provinces de Biên-hoà, de Thudaumot et de baria, le territoire du Cambodge, à l’exclusion du Parc d’Angkor, et au Laos la province de Bassac. Le siège est à Sem Reap. La Conservation Cochinchine-Cambodge n’étant pas officiellement et administrativement une institution, l’Ecole Française d’Extrême Orient coordonnait et contrôlait l’action de la Conservation et du Conservateur. Ses activités commencent en 1931 avec Georges Trouvé, premier Conservateur en charge des monuments historiques dans le secteur Cochinchine-Cambodge.
Architecte de formation, Georges Trouvé est nommé membre temporaire de l'EFEO en avril 1931. Il réalise à ce titre plusieurs projets d'aménagement du musée Louis Finot, visite les sites archéologiques du Campa et se rend à Angkor, où il dégage et étudie des vestiges proches du Baray occidental, comme le Prasat et le spean Tor ou Pre Rup. Il prend ensuite en charge les travaux de dégagement du groupe de Roluos et découvre successivement les stèles de fondation Preah Ko et du Bakong. Nommé membre permanent de l'EFEO en 1932, il poursuit, en collaboration avec Henri Marchal, l'anastylose de la galerie extérieure et la consolidation de la tour centrale du Bayon. Toutefois, la découverte du Prasat Ak Yum, le plus ancien de tous les temples-montagnes, qui était enfoui dans la digue sud du Baray occidental (1933), et de son puits de fondation, l'engage à tenter des sondages sous la tour centrale du Bayon. La découverte d'un nouveau puits de fondation et son déblaiement permettent de mettre au jour une grande statue du Buddha sur nâga brisée qui sera reconstituée sur une terrasse bouddhique située à proximité du monument. En 1935, Georges Trouvé remplace Henri Marchal à la Conservation d'Angkor, mais, confronté à des difficultés personnelles, il se donne la mort le 18 juillet de la même année.
Les découvertes successives de Georges Trouvé sont le fruit d'une méthode qui repose sur un enregistrement précis des données et leur exploitation dans le cadre d'un projet scientifique. Les documents numérisés ici témoignent de son travail méticuleux et ressortent de deux ensembles : :
Les rapports de fouilles : ils renseignent la direction de l’EFEO et le gouvernement du Cambodge des travaux et recherches en cours. Ils sont mensuels avec quelques rapports trimestriels.
Les journaux de fouilles : au nombre de 2 registres de petits formats et un registre de grand format. Ils sont parmi les éléments les plus importants du fonds. Concernant uniquement les années 1931 à 1933, ils contiennent le récit, jour après jour, des travaux et recherches menés.