"Philosophie et langage" reproduit le texte d’un entretien réalisé en 1965 par Alain Badiou portant notamment sur le rapport entre la visée d’univocité et le destin d’équivocité du langage.

"R. Bultmann", paru en 1967, présente la démythologisation thématisée et opérée par Bultmann dans les années 40 à l’occasion d’un Congrès du mouvement "Foi Éducation".

Dans cet entretien, Ricœur revient sur les difficultés qu’il a rencontrées comme Doyen de l’Université face aux mouvements insurrectionnels des étudiants, désireux de rompre la verticalité de l’enseignement, et se livre avec mesure à une philosophie appliquée.

"Paul apôtre. Proclamation et argumentation. Lectures récentes" s’insère dans "L’évènement saint Paul : juif, grec, romain, chrétien", un numéro d’"Esprit" se proposant de faire le point sur les différentes lectures philosophiques de l’œuvre de l’apôtre depuis le milieu des années 90 (Giorgio Agamben, Alain Badiou, Jacob Taubes et Stanislas Breton). L’essai montre un philosophe au travail, en dialogue avec des auteurs qui épousent chacun une perspective différente dont il montre la complémentarité, les différences et les enrichissements qu’en tire sa propre pensée.

"L’identité narrative" analyse la forme d’identité de la personne qui est rendue possible par l’acte narratif, c’est-à-dire l’opération qui assemble dialectiquement l’identité "idem" et l’identité "ipse". En particulier, l’article éclaire la relation entre l’identité de l’intrigue et celle du personnage afin d’aboutir à l’identification de l’ipséité à travers la fonction narrative.

Dans cette conférence, Ricœur cherche à tenir ensemble la défense de l’école publique laïque et la permanence d’une voix médiatrice de l’Église, à condition qu’elle délègue une partie de ses pouvoirs aux institutions régaliennes, éducatives, et aux pouvoirs locaux. Il formule et défend le concept de "chrétien de plein-vent" pour penser la cohabitation fragile entre foi et laïcité.

"La crise de l’humanité européenne et la philosophie", texte posthume de Husserl, est traduit et commenté par Ricœur en 1950. Ses commentaires, assez peu nombreux, éclairent ses propres préoccupations philosophiques.

Ricœur entend dans cette étude contribuer au "renouvellement du problème de la philosophie chrétienne", en méditant sur une philosophie née des "thèmes de l’existence chrétienne".

"La question de la preuve dans les écrits psychanalytiques de Freud" mène une enquête épistémologique sur la question de la preuve en psychanalyse.

Ce texte prend pour le fil conducteur la notion de liberté pour comprendre la nature humaine. La première partie du texte retrace le mouvement régressif de la notion de liberté, selon lequel la nature apparaît de plus en plus comme un autre de la liberté. Le point culminant de ce mouvement est un concept de l’homme comme "Je pur", qui nie toute nature en lui et hors lui. Dans la seconde partie du texte, Ricœur essaie de retrouver la nature comme médiation de la liberté. Ayant recours à la notion de l’être en tant qu’acte et désir, l’auteur montre que la liberté affirmative, réelle et puissante, s’exerce en effet comme une seconde nature en l’homme.

"Une interprétation philosophique de Freud" comprend à la fois l’intervention de Ricœur à propos des difficultés rencontrées dans son livre "De l’interprétation, Essai sur Freud", la séance des questions-réponses ayant suivie cette communication, ainsi que la correspondance avec Mme Amado Lévy-Valensi et la réponse du philosophe. Ricœur y explique son choix de proposer une interprétation philosophique de Freud et reprend en quelque sorte le déroulement de sa pensée dans "De l’interprétation".

"Le philosophe foudroyé", paru dans le "Christianisme social" en 1961 à l’occasion du décès subit de Merleau-Ponty, est marqué par le caractère brutal et prématuré de cette disparition ; Ricœur y indique l’importance de cette œuvre et sa propre proximité avec elle.

Paul Ricœur est invité, en 1985 à s’exprimer sur le sujet : "Livre et parole de Dieu dans chacune des religions monothéistes". Ce débat est l’occasion pour lui de rappeler, sans la citer, son attachement à l’analogie, qui partant du singulier (le protestantisme), lui permet de comprendre l’universel (en l’occurrence les autres religions du Livre).

"L’herméneutique et la méthode des sciences sociales" aborde la possibilité d’étendre aux sciences sociales les discussions méthodologiques relatives à la théorie du texte. Ricœur propose d’attirer l’attention sur la relation entre l’interprétation, l’explication et la compréhension dans l’herméneutique textuelle et dans une "herméneutique de l’action sociale".

"L’appel de l’action" est le premier texte publié par Paul Ricœur, alors âgé de 23 ans. Ricœur se présente comme un jeune intellectuel du mouvement socialiste chrétien cherchant à "préciser quelques conditions d’une action vraiment révolutionnaire".

Véritable tract anticolonialiste, "La question coloniale" établit en 1947 cinq principes qui doivent guider chaque citoyen français dans sa responsabilité pour l’action de son État.

"Culpabilité tragique et culpabilité biblique" constitue un essai de mythologie comparée plaçant en vis-à-vis deux mises en récit de la culpabilité : sa représentation par les Tragiques Grecs et sa figuration dans le mythe biblique des origines rapporté dans la Genèse.

"Philosophie et religion chez Karl Jaspers" (1957) reprend et synthétise l’exposé aussi bien que les critiques que Ricœur adressait (dans Karl Jaspers et la philosophie de l’existence, 1947) à la philosophie de Jaspers lorsqu’elle appréhende les questions de la transcendance et de la religion.

"Phénoménologie existentielle" est la contribution de Paul Ricœur à l’"Encyclopédie française" parue en 1957, présentant la phénoménologie existentielle comme un courant philosophique qui se situe "au confluent de la méthode phénoménologique issue de Husserl et la problématique existentielle reçue de la philosophie post-hégélienne". L’article traite notamment des analyses faites par la phénoménologie existentielle, autour de trois "cellules mélodiques" : le corps propre, la liberté, et l’autre.

"Que signifie la présence des pauvres parmi nous" est un article de Paul Ricœur paru en 1961 dans "Foi Éducation". L’analyse du philosophe s’y joue en quatre temps, instituant le passage d’une situation de "contradiction ruineuse" à celle d’un "paradoxe vivant" (19) qui serait non seulement plus positif mais plus conforme à ce qu’est la pauvreté et ce qu’elle signifie pour toute société humaine.

"Place de l’œuvre d’art dans notre culture" est l’un des rares textes de Ricœur traitant directement de la question de l’art, et même le seul article, dans la bibliographie répertoriée du philosophe, dont le titre évoque le concept d’"œuvre d’art".

"Entre philosophie et théologie : la Règle d’or en question" porte sur la "Règle d’or" expression traditionnelle d’une exigence de réciprocité entre les agents, demandant de ne faire à l’autre que ce que l’on aimerait qu’il nous soit fait, et développe le thème d’une "économie du don" .

"La Bible et l’imagination" présente - en hommage à R. Mehl - une articulation de la théorie de l’imagination de Ricœur à son herméneutique biblique.

Mon projet d'enseignement se situe dans le prolongement de la Philosophie de la volonté qui est le fil conducteur de mes publications [...]

Ce texte a été originellement publié aux éditions du CNRS dans "La Sémantique de l'action" (Phénoménologie et herméneutique) et préparé sous la direction de D. Tiffeneau. "Le but de cette leçon est d’explorer la contribution du langage à la philosophie de l’action ; je dis bien à la philosophie de l’action, et non à la science ; car les sciences humaines aussi traitent de l’action ; la psychologie s’applique à l’observation du comportement, c’est-à-dire à l’ensemble des activités par lesquelles un organisme vivant répond aux stimulations du milieu où il vit [...]"

Une partie du texte de ce cours, donné à Louvain et Chicago en 1971, est connue : il a été partiellement repris dans "La Sémantique de l’action", paru en 1977 aux éditions du CNRS. Ce recueil, signé "Paul Ricœur et le centre de phénoménologie", était le premier d’une série consacrée aux travaux du Séminaire d’Études Phénoménologiques et Herméneutiques [...]

"Note sur l'existentialisme et la foi chrétienne" relève des écrits chrétiens du philosophe. Ricœur s’y interroge, en tant que chrétien, sur les leçons à tirer de l’existentialisme dans la perspective de la "prédication chrétienne", car il lui apparaît que les différents existentialismes de Sartre, Marcel, Camus permettent de mettre à nouveau à nu la spécificité du message évangélique.

Le Cours sur l’herméneutique, dont nous proposons ici une version électronique, est le texte d’un cours donné par Paul Ricœur à l’Institut Supérieur de Philosophie de l’Université Catholique de Louvain, durant l’année universitaire 1971-1972. Il ne s’agit pas d’un texte totalement inédit de Ricœur puisqu’il a déjà été rendu public et distribué sous forme de polycopié par l’intermédiaire de l’Université Catholique de Louvain. Le polycopié de ce cours peut notamment être consulté à la bibliothèque de cette université. Si certains spécialistes de l’œuvre de Ricœur connaissent déjà ce cours, force est de constater que l’accès y a été limité, et que ce cours n’a pas encore reçu toute l’attention qu’il mérite.

"L'écriture et la représentation du passé", texte d'une conférence prononcée en 2000 dans le cadre des conférences Marc Bloch, atteste du dialogue constant de Ricœur avec les historiens.

"Événement et sens" (1971) s’inscrit dans le contexte de la domination du paradigme structuraliste dans les sciences humaines et de la position hégémonique de l’école des Annales dans la discipline historique, contre lequel Ricœur soutient la nécessité de prendre en considération ce qui se passe hors du discours et la possibilité d’articuler le caractère soudain de l’éruption événementielle et la durée de sa trace.

"L’éthique, la morale et la règle" propose un condensé pédagogique de la "petite éthique" développée dans Soi-même comme un autre, en y ajoutant la référence au "souci de soi", "souci de l’autre" et "souci de l’institution".

"Imagination et métaphore" entend montrer comment l’investigation de la métaphore "peut renouveler le problème ancien et moderne de l’imagination".

"Notre responsabilité dans la société moderne" aborde la question du rôle des Églises protestantes dans la société occidentale contemporaine, marquée par la dimension dominante de la technique. Toute l'intervention repose sur l'hypothèse qu’"une société hautement rationalisée est une société où l'homme est beaucoup plus responsable".

"Parole et symbole" articule une herméneutique de la métaphore à une théorie du symbole de façon à ce qu’aucune ne se laisse absorber par l’autre.

"Le conflit : signe de contradiction ou d’unité ?", texte de l’intervention de Ricœur à la 58e "Semaine Sociale de France" (Rennes 1971), propose une interprétation conceptuelle et socio-politique des "conflits propres aux sociétés industrielles avancées".

Cet essai constitue un jalon dans la réflexion du philosophe sur la complexification croissante de la société moderne et sur les enjeux de discernement, tant pour les citoyens que pour les gouvernants.