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Maximilien Rubel, éditeur de Marx dans la Bibliothèque de la Pléiade (1955-1968)
En 1960, Robert Gallimard confie à Maximilien Rubel (1905-1996), le soin d'éditer Marx dans la prestiguieuse Bibliothèque de la Pléiade ; en 1996 paraît le dernier tome d'une édition en quatre volumes laissée inachevée. Anti-marxiste et anticommuniste, Rubel mène une carrière de chercheur au CNRS consacrée à Marx, dont l'essentiel paraît dans sa revue, les Etudes de marxologie. L'édition de Rubel s'organise autour de principes éditoriaux audacieux : le rejet des écrits d'Engels et de son travail d'éditeur des manuscrits de Marx, notamment sur les livres II et III du Capital, la tripartition thématique des écrits de Marx entre économie, philosophie et politique, mais aussi la mise à disposition de matériaux parfois inédits, à partir des manuscrits de Marx déposés à l'IISG d'Amsterdam et le projet de rendre, par un travail éditorial scientifique et historicocritique, la pensée de Marx dans son inachèvement, qui la rend par essence rétive à toute mise en système. A ce titre, Marx fut, aux yeux de Rubel, le meilleur critique du marxisme, pour reprendre le titre d'un de ses recueils d'articles. Communiste des conseils et anti-autoritaire, Rubel affirma toute sa vie, que s'il écrit son ouvrage sur l'Etat, Marx aurait prôné sa disparition. Malgré leurs divergences, incontestablement d'ordre politique, les critiques s'attachent bien plus à contester le caractère scientifique de l'édition. L'édition des écrits de Marx proposée par Rubel ne saurait donc être l'édition de référence qui manque toujours en langue française, malgré le rôle joué par la figure de Marx dans la vie intellectuelle et politique française.
La foi soupçonnée
"La foi soupçonnée" aborde la question de la foi en rappelant les limites de la seule distinction entre foi et religion. Mise à l’épreuve des philosophies du soupçon de Nietzsche, Freud, et Marx, une foi vivante est ce qui rattache à des principes d’espérance, d’imagination, et de parole qui sont autant de ressources dans un monde contemporain irréductible à l’opposition entre capitalisme et socialisme.
Socialisme et christianisme
"Socialisme et christianisme" s’attache à montrer les raisons pour lesquelles l’engagement chrétien conduit nécessairement à un engagement en faveur du socialisme, tout en maintenant une vigilance à l’égard des conditions concrètes de l’action dans le monde social.
Le temps de Jean-Baptiste et le temps de Galilée
"Le temps de Jean-Baptiste et le temps de Galilée" est un texte discutant de la contribution de Maurice Montuclard au livre intitulé "Les événements et la foi" (Paris, Seuil, 1951). Ricœur rattache la difficulté à évaluer ce livre au fait que son manque de prise d’ordre scientifique sur le monde social est compensé par l’irréfutabilité d’un engagement auprès du mouvement ouvrier. Similairement, mais sur un plan plus critique, il met au jour les limites d’un positionnement qui, s’il place l’engagement chrétien et le mouvement ouvrier sur le même plan, n’entre pas dans le cœur d’un débat et d’une confrontation approfondie entre christianisme et marxisme.
Lénine et la philosophie
Le présent texte est extrait d’une séance de travail de la Société française de Philosophie dans laquelle Louis Althusser fait une conférence intitulée "Lénine et la philosophie". Cette conférence est suivie d’un échange avec Paul Ricœur dont la plupart des contenus sont très critiques à l’égard des idées de Lénine qu’Althusser rapporte et fait sienne ; la catégorie de matière est particulièrement visée par ces critiques.
Le "questionnement à rebours" (Die Rückfrage) et la réduction des idéalités dans la "Krisis" de Husserl et "L’idéologie allemande" de Marx
"Le "questionnement à rebours" (Die Rückfrage) et la réduction des idéalités dans la "Krisis" de Husserl et "L’idéologie allemande" de Marx" explore l’intérêt d’une application de la méthode de la "Rückfrage" husserlienne dans l’approche marxiste de la question de l’idéologie ; cette dernière question est ainsi rapportée à la nécessité d’une médiation symbolique entre le champ pratique et celui de la représentation.
La pensée engagée
En 1948, Paul Ricœur publie "La pensée engagée"dans la revue "Esprit", à la suite de la publication d’"Humanisme et terreur" de Merleau-Ponty. Plus qu’une note de lecture, ce texte s’engage dans une réflexion politique à partir des procès de Moscou et de l’époque stalinienne, pour interroger le paradoxe résidant entre "humanisme" et "néo-communisme".
Nécessité de Karl Marx
Dans "Nécessité de Karl Marx", publié dans la revue Être en 1937-38, un très jeune Ricœur essaye de rendre compatible son inspiration chrétienne et la démarche émancipatrice du marxisme.