20 documents
Une science naturelle de Dieu ? Édition de la Theologia naturalis de Nicolas Bonet († 1343). Histoire et enjeux de la théologie naturelle en sa première figure
L'existence et la légitimité de la discipline nommée Théologie naturelle fut considérée, jusque récemment, comme allant de soi : des générations de théologiens s'appliquèrent à démontrer par la raison l'exstence de Dieu et de sses attributs, prouvant à tout intellect tant soit peu porté sur la métaphysique la cohérence et la nécessité de l'objet divin. Or, ladite "théologie naturelle" est une invention tardive du christianisme occidental, et soumise encore à un conditionnement métaphysique, conceptuel et institutionnel déterminé : en présentant une édition critique et commentée de la Theologia naturalis du franciscain Nicolas Bonet (+ 1343), assortie d'une introduction historique et philosophique consistante, cette étude se donne pour objet de mettre en lumière le conditionnement multiple qui sous-tend cette "science naturelle de Dieu" en sa première figure, dans le détail du texte de Bonet aussi bien que dans la longue durée historique et philosophique. L'auteur de la première Theologia naturalis est aussi le premier à avoir constitué en un traité systématique une métaphysique comprise comme ontologie transcendantale, épurée de la chareg théologique qu'elle portait depuis ses origines grecques : la première science naturelle de Dieu s'établit sur les bases d'une ontologie neutre, d'une métaphysique a-thée. Un regard d'ensemble sur l'histoire de la métaphysique et de la théologie- de l'être et de(s) dieu(x), met en évidence la révolution silencieuse qui rend possible ce geste. L'objet divin s'oppose frontalement au YHWH de la Bible, et de la "théologie naturelle" est l'antithèse de la reliogiosité naturelle où se manifeste la conscience du sacré.
Le genre quodlibétique au XIIIe siècle, défense et illustration de la pensée d’un maître en théologie Matthieu d’Aquasparta (v. 1240-1302), O.F.M. Édition critique et commentaire des trois premiers Quodlibets
Thèse non numérisée. Résumé : Matthieu d Aquasparta (v. 1240-1302) peut être considéré pour plusieurs raisons comme une figure emblématique de la fin du XIIIe siècle. Maître en théologie de l Université de Paris, son œuvre est abondante; Franciscain, il est ministre général de l Ordre; nommé cardinal par Nicolas IV, il est un des plus fidèles alliés du pape Boniface VIII. Pourtant, malgré ses écrits et son parcours politique, Matthieu d Aquasparta ne connaîtra aucune postérité avant d être redécouvert au début du XXe siècle. Son œuvre de théologien acquiert une place croissante dans les analyses des historiens et des philosophes médiévistes grâce aux éditions de ses questions disputées publiées par les frères de Quaracchi ; les interprétations s affinent progressivement : après l avoir longtemps considéré comme un néo-augustinien convaincu, les historiens s interrogent sur sa place parmi les Franciscains de sa génération, son lien avec Thomas d Aquin et ses rapports avec la tradition aristotélicienne. Le travail s articule autour de l édition de ses trois premiers Quodlibets. Celle-ci est complétée par des études et commentaires qui éclairent le parcours de Matthieu d Aquasparta et différents aspects de son œuvre. Une biographie de Matthieu permet de comprendre davantage son importance historique et de préciser son rôle dans le contexte intellectuel et politique de la fin du treizième siècle. Une étude sur le processus de rédaction des Quodlibets souligne l aspect technique de l écriture. Les Quodlibets du maître sont en effet conservés dans un recueil autographe et une copie corrigée par lui ; ces manuscrits sont des témoignages précieux pour étudier le travail d un maître en théologie. Grâce à des logiciels de comparaison de textes, on a pu également comparer le lexique de Matthieu d Aquasparta à celui d autres maîtres contemporains. Enfin, un commentaire historique met en évidence l importance du contenu des questions quodlibétiques de Matthieu d Aquasparta, notamment au regard de la censure de 1277, date de la rédaction du premier Quodlibet
Édouard Reuss (1804-1891), Erinnerungen aus meinem Leben. Édition partielle (1846-1872) et commentaire
Thèse non numérisée. Résumé : Édouard Reuss, professeur à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg, a rédigé à partir de 1850 ses Mémoires, et a poursuivi leur rédaction tout au long de sa vie. Ce texte intitulé Erinnerungen aus meinem Leben constitue la source principale pour les travaux sur Édouard Reuss, mais est aussi une source de premier plan pour l’histoire du protestantisme alsacien et l’histoire de la théologie au XIXe siècle. Dans les Erinnerungen aus meinem Leben, Édouard Reuss se fait tout à tour autobiographe, mémorialiste et auteur d’un journal intime. Ce travaille porte sur la période de 1846 à 1872, c'est-à-dire sur les tomes cinq et six du manuscrit conservé à la médiathèque protestante de Strasbourg. Édouard Reuss a été le témoin des bouleversements politiques de la Révolution de 1848 et de la guerre franco-prussienne. Comme le montre sa très riche correspondance, il a entretenu des contacts avec des universitaires, français et allemands principalement, surtout théologiens et philologues. Il a ainsi participé aux débats théologiques de son époque, marquée par le développement des sciences historiques et exégétiques. Son poids et son rôle furent importants dans la direction de l’Église de la Confession d’Augsbourg au XIXe siècle. En même temps, ses mémoires livrent un aperçu de la vie d’une famille bourgeoise à Strasbourg au XIXe siècle et de ses relations sociales.
Considérations éthiques et théologiques sur la Règle d’or
"Considérations éthiques et théologiques sur la Règle d’or" est un texte publié dans "L’interprétation, un défi de l’action pastorale", édité par J-G. Nadeau, qui anticipe sur des développements de la "petite éthique" dans "Soi-même comme un autre" (1990). Ricœur se concentre sur une perspective religieuse commune à une analyse éthique et à une réflexion théologique sur la violence et le mal.
Accomplir les Écritures selon Paul Beauchamp "L’Un et l’Autre Testament, t. II"
"Accomplir les Écritures selon Paul Beauchamp" est le texte d’une conférence donnée en ouverture d’un colloque consacré à Paul Beauchamp. Ricœur y revient sur une lecture biblique centrée sur le thème de l’accomplissement, mais restant enracinée dans le socle hébraïque des Écritures.
Le sel et le vent
"Préface" à "Le sel et le vent" de France Quéré est un texte d’hommage à la théologienne protestante et journaliste disparue prématurément en 1995. Ricœur revient sur la vie et l’œuvre de Quéré en tant que chroniqueuse et théologienne engagée dans le monde et sur des questions relatives à l’éthique, aux femmes, à l’Évangile, et aux jeunes.
Poétique et symbolique
"Poétique et symbolique" est le chapitre d’un ouvrage collectif intitulé "Initiation à la pratique de la théologie". Il vise à rapporter l’émergence d’un discours religieux au passage d’un niveau préconceptuel à un niveau conceptuel ainsi qu’à une dialectique entre ces deux niveaux. Pour ce faire, il revisite la conception du symbole qu’il a mis en œuvre de "La philosophie de la volonté" à la période intermédiaire à La métaphore vive et "Temps et récit".
Doctrine de l’homme
"Doctrine de l’homme" examine le projet d’une anthropologie philosophique en revenant sur les enseignements issus d’une confrontation de la prédication chrétienne avec les principes de la modernité et de certains apports d’une anthropologie chrétienne.
Le langage de la foi
"Le langage de la foi" est le texte d’une conférence donnée par Ricoeur en Suisse en 1963. Après l’exposé intitulé "La critique de la religion", l’objectif du philosophe est de déborder du cadre de la démythologisation. Ainsi s’achemine-t-il vers une philosophie herméneutique intégrant de manière affirmative la question de la foi, mais qui, en tant qu’exégèse généralisée, n’est pas réductible à celle-ci et se maintient dans une recherche sur le langage en tant que foyer de la sécularisation.
Liberté et destin
"Liberté et destin" est la transcription d’une conférence faite par Ricoeur à l’église presbytérienne Saint-Luc à Montréal, le 20 octobre 1959. Si la question du destin est rapportée au cadre d’une pensée grecque ou au stoïcisme et celle de la liberté au projet émancipateur de la prédication chrétienne, Ricoeur envisage une liberté s’identifiant à la nécessité de notre responsabilité pour autrui.
La question de "l’humanisme chrétien"
"La question de l’humanisme chrétien" est un texte visant à définir un rapport à l’humanisme selon la visée eschatologique d’un christianisme se confrontant à l’histoire profane.
Pharisiens et chrétiens
"Pharisiens et chrétiens" revient sur l’opposition entre chrétiens et pharisiens afin de la sortir de la dimension de violence qui lui est associée depuis un point de vue chrétien et à partir des Évangiles. Ricœur examine le contenu du message pharisien en affirmant la nécessité de reconnaître une évolution parallèle du judaïsme et du christianisme ; il revient sur l’expérience paulinienne d’une opposition aux pharisiens ; il réévalue le point de vue des Évangiles en rattachant le pharisianisme à une éducation par l’échec universalisable à d’autres situations, y compris au sein du christianisme.
Heidegger et la question de Dieu
La "Note introductive" à "Heidegger et la question de Dieu" est un texte de quelques lignes introduisant un ouvrage collectif s’intéressant au rapport de l’auteur de "Sein und Zeit" à la pensée et à la théologie chrétienne et, plus généralement, à l’ancrage judéo-chrétien de la civilisation occidentale.
Tâches de la Communauté ecclésiale dans le monde moderne
"Tâches de la Communauté ecclésiale dans le monde moderne" est une contribution aux actes du colloque intitulé "La théologie du renouveau". Ce texte revient sur un rapport chrétien au monde technique, sur la question du langage dans la démystification et démythologisation du discours religieux, et sur l’idée d’un sujet collectif de l’Église.
Le symbole et le mythe
"Le symbole et le mythe" s’attache à sortir de l’opposition entre le kérygme chrétien et le mythe en faisant du symbolisme ce qui vient relier les deux bords et en donnant une primauté du symbole sur le mythe. Un travail herméneutique de démythologisation est engagé, lequel demeure néanmoins secondaire par rapport à celui de démystification de la religion.
L’être et la vérité chez Heidegger et Saint Thomas d’Aquin
La "Préface" à "L’être et la vérité chez Heidegger et Saint Thomas d’Aquin" présente le travail de confrontation des philosophies thomiste et heideggérienne opéré par Bertrand Rioux. Ricœur souligne l’intérêt de mettre au jour les points de ressemblance - sur la question de l’être - et de différence - sur la question de la vérité - entre les deux philosophies.
Contribution d’une réflexion sur le langage à une théologie de la parole
"Contribution d’une réflexion sur le langage à une théologie de la parole" s’interroge sur le sens d’une théologie de la Parole, et propose de traiter le sens d’une théologie de la Parole par rapport à une linguistique structurale, à une phénoménologie de la parole et à une ontologie du discours.
R. Bultmann
"R. Bultmann", paru en 1967, présente la démythologisation thématisée et opérée par Bultmann dans les années 40 à l’occasion d’un Congrès du mouvement "Foi Éducation".
Il cammino della libertà : fenomenologia, ermeneutica, ontologia della libertà nella ricerca filosofica di Paul Ricœur
La "Préface" à Chiodi salue, synthétise et discute la lecture par Maurizio Chiodi de l’ensemble de l’œuvre de Ricœur sous le signe de la liberté, tout en la situant par rapport à "Soi-même comme en autre".
Place de l'œuvre d'art dans notre culture
"Place de l’œuvre d’art dans notre culture" est l’un des rares textes de Ricœur traitant directement de la question de l’art, et même le seul article, dans la bibliographie répertoriée du philosophe, dont le titre évoque le concept d’"œuvre d’art".