Biographie
Vie de Jean Yoyotte
Etudes et formation
Jean Yoyotte fait sa scolarité à Paris au lycée Henri IV où il rencontre Serge Sauneron, futur directeur de l’Institut français d’archéologie orientale, avec lequel il se lie d’une amitié qui se poursuivra jusqu’à la mort accidentelle de S. Sauneron en Égypte en 1976. Il entreprend en parallèle à ses études secondaires l’apprentissage de l’égyptologie, en suivant les cours de J. Vandier à l’École du Louvre, puis de G. Lefebvre, G. Posener à l’EPHE, de P. Lacau et P. Montet au Collège de France. Il obtient une licence d'histoire en 1945. En 1951, il obtient le diplôme de l’EPHE, section des Sciences historiques et philologiques, sous la direction de G. Posener : Le commandement et l'organisation militaire des expéditions à l'extérieur sous l'Ancien Empire Egyptien. En 1952, il obtient le diplôme d’études supérieures : Études sur la géographie religieuse du delta occidental - Les journées de prairial vues par la presse révolutionnaire.
Parcours professionnel
Jean Yoyotte a été chercheur au CNRS de 1948 à 1952 et de 1957 à 1964 et membre scientifique de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire de 1952 à 1957. Directeur d’études à l’EPHE de 1964 à 1991, il a été élu Professeur au Collège de France en 1991 où il occupe la chaire d'Égyptologie jusqu'en 1997, date de sa retraite. De 1964 à 1985, Jean Yoyotte a été directeur de la Mission française des fouilles de Tanis en Égypte. Il a participé aux travaux de la Mission archéologique sous-marine d’Alexandrie, dirigée par Fr. Goddio. Il a été membre de la Société Renan et de la Société française d'égyptologie.
Domaines de recherches
Par son érudition sans faille, son immense curiosité de tout ce qui avait trait à l’Égypte ancienne, Jean Yoyotte a touché à d’innombrables domaines de l’égyptologie. Ses champs de prédilection furent néanmoins la « géographie religieuse » à laquelle il donna un vif essor dans l’égyptologie française, l’histoire trop souvent négligée du Delta du Nil et de ses confins méditerranéens, l’histoire des périodes tardives et en particulier de la « Troisième période intermédiaire », au début du premier millénaire avant notre ère, selon la définition traditionnelle des égyptologues. Sur le terrain, prenant la succession de Pierre Montet, il dirigea pendant deux décennies l’immense chantier de fouilles de Tanis, dans le Delta, nouvelle capitale du pays au début du premier millénaire, renouvelant de manière profonde la problématique de l’histoire du site, en croisant les données archéologiques et historiques.
À des ouvrages de longue haleine, Jean Yoyotte préférait les études – parfois amples elles aussi – sur des points précis d’histoire, de géographie ou de religion dont il traitait tous les aspects pour en tirer la quintessence. Aussi ce n’est qu’en parcourant longuement ses innombrables articles que l’on mesure la portée exceptionnelle de son œuvre et de son héritage, qui ont marqué l’égyptologie.
Source : Christiane ZIVIE-COCHE, « Nécrologie de Jean Yoyotte (1927-2009) », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 117. t. 117, 2010. p. xxi-xxvii.. https://prosopo.ephe.psl.eu/jean-yoyotte