À propos

Thèse non numérisée. Résumé : Les échanges Ruiz-Bonvisi sont indissociables de leur contexte. Ce dernier est marqué notamment par une primauté des transactions en foire, celles de Lyon et de Medina del Campo, qui favorise la correspondance comme principal outil de communication. Sa rédaction est de ce fait l'occasion d'une formalisation et d'une qualification dont les effets ne sont pas anodins. Elle atteste un partage défini des tâches au sein des firmes. La correspondance permet aussi la manifestation d'une identité commune qui est déjà une image du parfait négociant, quelles que soient les origines et la richesse des acteurs. Elle contribue à l'établissement du contrôle et de la confiance sans lesquels il n'y a pas d'échanges. La correspondance offre la faculté de confronter les informations pour en vérifier sincérité et authenticité, une approche constante qu'il s'agisse de données économiques ou non. Le souci de clarté et de concision affecte dans le même temps les modalités d'échanges. Les lettres révèlent par ailleurs l'importance des pratiques épistolaires et de leur adaptation pour la poursuite des relations économiques. Les sujets et leur formulation, les éléments d'identification et d'authentification, les rythmes et modalités d'acheminement en sont autant de témoins. Le succès de ces procédés apparaît aussi dans l'articulation de la correspondance et d'une documentation annexe dont l'usage suit les mêmes exigences. Leur utilité est fondamentale dans la gestion des différends, ainsi à l'occasion de protêts. L'étude de la correspondance, complétée par celle de la comptabilité conservée, rend manifeste le maintien d'un volume de changes notable en dépit d'une multiplication des crises politiques et économiques vers la fin de la décennie. Elles attestent un souci d'adaptation aux contraintes subies, en particulier au niveau des transactions cambiaires. Ceci passe aussi par la constitution d'un réseau dont les lettres illustrent l'extension à la fois géographique et sociale