Du condominium aux territoires. Territorialisation, occupation des sols et réforme de l’Église à Marseille au Moyen Âge (950-1215)
À propos
Thèse non numérisée. Résumé : Le présent travail considère trois objets historiques dans la région marseillaise au Moyen âge : l'émergence d'un territoire institutionnel en conséquence de la réforme de l'Eglise, qui aboutit dans la formalisation du diocèse comme territoire de l'évêque ; les évolutions des formes d'occupation du sol, notamment la densification et l'agglomération de l'habitat rural, manifestes à travers les recompositions du maillage castral; et la formation d'une identité marseillaise qui semble se situer à la croisée des deux phénomènes précédents, méritant sous cet aspec d'être mise en lumière. La région marseillaise présente l'intérêt d'avoir une longue histoire, bien documentée, fondée, dès 600 av. J.-C., sur l'urbanisation et la territorialisation des environs de la cité. Elle n'a cessé de conserver une position stratégique au sein des blocs historiques successifs qui l'ont intégrée, ce qui en fait un objet historique d'exception pour ce travail, puisque l'on peut faire la part de l'héritage, de la résilience et de l'innovation dans la composition des différents ensembles territoriaux médiévaux, dont l'histoire à l'échelle de la Chrétienté est désormais bien connue. Par ailleurs, le contexte politique marseillais à la fin de l'ère carolingienne est original, puisque les trois institutions urbaines (vicomté, évêché et abbatiat) appartenaient à une seule famille. La réforme de l'Eglise, précipitant la fin du condominium, hâta la territorialisation sous ses deux formes. L'apparition de la commune de Marseille au début du XIIIe siècle apparaît alors comme l'aboutissement des deux logiques territoriales étudiées et le résultat des expérimentations laïques et ecclésiastiques en la matière, après un siècle d'âpre compétition territoriale.