"Pour la solution du Problème allemand. La conférence de Berlin" est le texte de l’intervention de Paul Ricœur à la Conférence internationale pour la solution du problème allemand, à Berlin le 8 novembre 1952. Cette initiative visait à s’opposer à la remilitarisation de la République fédérale d’Allemagne - une conséquence des accords de Paris et de Bonn la même année - à inclure l’URSS dans des négociations plus globales, et à être force de proposition pour l’organisation d’élections démocratiques devant précéder l’émergence d’un gouvernement de toute l’Allemagne.

"Dialogue sur les sanctions" est un dialogue imaginé par Ricœur afin d’illustrer la difficulté d’un pacifisme relevant de l’objection de conscience. Face au "sanctionniste" soutenant des sanctions complètes, c’est-à-dire qui intègrent des actions militaires, le "pacifiste" ne retient que les sanctions économiques et financières.

"Le socialisme aujourd’hui" revient sur les principes constitutifs d’un socialisme en 1961. Ricœur établit ainsi en ensemble de définitions et de règles fondamentales pour l’émergence, l’établissement, et le maintien d’un tel système d’organisation sociale sur les plans économique, politique, et culturel. On passe d’une détermination des limites du capitalisme via le socialisme, à la prise en compte des limites spirituelles du socialisme via le christianisme.

"André Philip" est un texte d’hommage à celui que Ricœur considère, depuis les années 1930, comme un guide politique.

"Éléments de jugement "constitutionnel"" critique le référendum de 1958 en vue de la création de la Ve République. Ricœur y voit une stratégie pour détourner l’attention des échecs du gouvernement de C. De Gaulle sous la présidence Coty et pour renforcer ce dernier, dans un contexte marqué par la crise algérienne et la violence des opposants à la décolonisation.

"Le symbole et le mythe" s’attache à sortir de l’opposition entre le kérygme chrétien et le mythe en faisant du symbolisme ce qui vient relier les deux bords et en donnant une primauté du symbole sur le mythe. Un travail herméneutique de démythologisation est engagé, lequel demeure néanmoins secondaire par rapport à celui de démystification de la religion.

"Sur la phénoménologie" est un compte-rendu du livre de Stephan Strasser, "Le problème de l’âme. Études sur l’objet respectif de la psychologie métaphysique et de la psychologie empirique" (1953). Au-delà du non-être de la conscience comme lieu où seraient déterminés le plan métaphysique et le plan empirique du psychologique, Ricœur identifie dans ce livre un développement décisif vers la positivité d’une philosophie de l’être en acte.

"Responsabilité de la pensée" affirme la non-distinction entre pensée et action du point de vue d’une philosophie pratique ainsi que selon une perspective eschatologique chrétienne. Si Ricœur reconnaît la part de vérité de la thèse de Julien Benda, dans "La trahison des clercs", il s’oppose fortement à sa conception de la raison comme position de surplomb sur les croyances et les idéologies. En étant une autojustification d’elle-même, cette conception ne fait que remplacer une idolâtrie par une autre.

Dans « Le droit de punir », Ricœur interroge la prétendue concurrence entre la Justice divine et le droit pénal, et plus généralement l’idée que le droit se serait institué contre des préceptes religieux. Quelle logique relève du christianisme ? L’expiation ou l’amendement ? La forme laïque du droit ne serait-elle pas plus fidèle au christianisme lui-même ?

Responsabilité et Culpabilité au plan communautaire soutient la thèse selon laquelle la faute individuelle, susceptible d’une punition proportionnelle aux actes effectivement commis par un individu, ne peut pas rendre compte de la dimension communautaire du mal. La notion d’une culpabilité au plan communautaire, enracinée dans la tradition biblique, est actualisée à la lumière des injustices de la société contemporaine, qui ne pourraient pas être comprises à partir des fautes de tel ou tel individu.

Présentation du compte rendu de la thèse principale de Ricœur (Le Volontaire et l’involontaire, présentée à la Faculté des lettres de l’Université de Paris en 1950) où Ricœur s’attarde sur les préoccupations méthodologiques qui le guident.

Dans ce texte, Paul Ricœur médite sur la tension féconde entre les concepts d’amour et de justice, en envisageant leur possible coopération entre au-delà de leur disproportion.

Dans sa « Préface » à Testament biblique de Paul Beauchamp, Paul Ricœur livre une réflexion concernant la « théologie biblique », c’est-à-dire la correspondance entre les idées théologiques de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament.

« Hegel aujourd'hui » permet à Ricœur de résumer ce qui constitue à ses yeux les points saillants de l’hégélianisme, ses forces et ses faiblesses. Il se conclut avec une critique du concept de savoir absolu.

« Contingence et rationalité dans le récit » revient sur les problématiques analysées dans Temps et récit, notamment sur le concept de contingence, liée au fait de rapporter des évènements à travers un récit historique, et le concept de rationalité, en tant que liée aux discours narratologique et historiographique. Le philosophe considère que, relativement à la question du récit et sur un plan épistémologique, le principe d’une intelligibilité du récit englobe celui de sa rationalité et non l’inverse.

Un an après les événements de 1968, cette conférence de Ricœur présente les concepts philosophiques de liberté sauvage et de liberté sensée, le philosophe explicitant le passage de l’une à l’autre via l’institution.

Dans la préface pour la Conscience et neuroscience de France Quéré, Ricœur propose un cheminement précis dans lequel il s’interroge sur le cerveau, rappelle la nécessité d’un discours pluriel concernant l’être humain puis évoque la question de la conscience.

La "Note de lecture" consacrée à la correspondance entre Eliade et Pettazoni est l’occasion pour Ricœur de revenir sur la phénoménologie du sacré d’Eliade, supra-historique, centrée sur l’automanifestation du sacré, et de réaffirmer son choix personnel en faveur d’une compréhension d’"une seule religion", faisant le deuil de l’unité du religieux.

"Fondements de l’éthique" est issu d’un exposé présenté par Paul Ricœur au Centre protestant de l'Ouest lors d'une session sur "Éthique et politique" qui s’est tenue en juillet 1983. Il procède à une construction de ce que Ricœur appelle "l’intention éthique" à partir des trois instances grammaticales du "je" (position de la liberté), du "tu" (face à face avec autrui) et du "il" (médiation des institutions).

"L’art et la systématique freudienne" aborde la relation entre psychanalyse et art dans l’œuvre de Freud en considérant celle-ci comme une interprétation de la culture. Ricœur propose d’attirer l’attention sur les limites de la psychanalyse en tant que discipline appliquée au domaine de l’art.

"La crise du socialisme" est un écrit de circonstance portant la marque d’un "événement" particulier, la défaite des Travaillistes aux élections, attestant la sensibilité politique de Ricœur à l’égard des questionnements de son temps. Il porte sur la possibilité pour le socialisme d’accéder aux responsabilités sans opérer de changement dans son langage, sans inscription de son idéologie dans les réalités économiques du XXe siècle, sans rénovation de l’idéologie par "un grain d’utopie".

"Du marxisme au communisme contemporain", publié dans un numéro de la revue Christianisme social en 1959, est un écrit de circonstance cherchant à éclairer philosophiquement et politiquement les rapports entre "Les chrétiens et le monde communiste", en remontant à la genèse de l’œuvre de Marx dans l’idéalisme allemand, notamment les Écrits théologiques de jeunesse de Hegel, et en mettant l’accent sur les écrits du jeune Marx, en particulier les Manuscrits de Paris.

"Le conflit des herméneutiques : épistémologie des interprétations" est le texte de la contribution conclusive donnée en 1962 par Paul Ricœur à l’UNESCO à l’occasion d’un colloque consacré au thème "Les fondements du symbolisme à la lumière de plusieurs disciplines", et publié la même année dans le premier numéro des Cahiers internationaux de symbolisme, dont Ricœur est l’un des fondateurs.

Dans "Nécessité de Karl Marx", publié dans la revue Être en 1937-38, un très jeune Ricœur essaye de rendre compatible son inspiration chrétienne et la démarche émancipatrice du marxisme.

"Le projet d’une morale sociale" est un article de Paul Ricœur publié dans la revue Christianisme social en 1966, où Ricœur en appelle à la rupture avec une certaine morale sociale du point de vue théologique et propose une base pour le travail de réflexion à venir et à engager pour le mouvement. La systématisation d’une morale chrétienne ne répondant pas aux nouveaux enjeux contemporains que sont la métaphysique et les idéologies en crise, Ricœur propose la direction d’un travail critique pour "mettre en prise directe le concret biblique avec le social précis".

"Mimèsis et représentation" analyse d’un point de vue herméneutique la fonction mimétique à l’œuvre dans toute fabrication littéraire, en la distinguant d’une simple réplique de l’action. L’imitation poétique est ainsi décrite comme un procès concret dans lequel la configuration fictive ("mimèsis II") lie la pré-figuration des actions (mimèsis I) à leur ré-figuration par le lecteur ("mimèsis III").

Dans cette lettre, Paul Ricœur, peiné, répond à l’accusation (à mots couverts) de plagiat, avancée par Valabrega. Ricœur retrace ainsi son cheminement intellectuel depuis la Symbolique du mal, insiste sur sa méthode de philosophie par le dialogue, nomme tous ceux ayant stimulé sa lecture de Freud et défend le choix de ses traductions.